La flatterie : prêter pour se servir
Une fouine, bien maligne mais très gourmande, rencontra quelques difficultés à emporter à sa maison l’imposant butin de sa journée.
Elle craignait de se faire dérober en forêt toutes ses provisions par quelques rencontres mal intentionnées.
Mais, au passage d’un porc-épic plutôt pataud, elle entrevit une solution à son problème.
« Où allez-vous fier guerrier ainsi équipé ? » Fit notre charmeuse attirant l’attention du lourdaud.
« Oh, je ne suis pas armé pour livrer bataille. Si vous voulez parler de mes épines, elles sont un ornement que j’ai depuis ma naissance. » Répondit le candide passant très flatté par cette marque d’intérêt.
« Cela ferait encore plus joli si aux sommets de vos aiguilles on plantait quelques décorations. » Ajouta l’ingénieuse qui aussitôt couvrit le dos du ballot de son fardeau.
Le porc-épic touché par tant d’admiration et de courtoisie fit le chemin ainsi bardé du bien de sa nouvelle amie.
Hélas, notre benêt était loin de se douter que ce compagnon de route lui portait un intérêt passager très calculé.
« Avec force douceurs, un habile flatteur atteint tous les cœurs. »